samedi 15 mars 2008

détention dans le trafic de chiens

Trafic de chiots : deux détentions

PICARDIE • Le propriétaire de l’ABC du chien et vétérinaire de Moreuil ont été placés;
hier en détention à la maison d’arrêt d’Amiens. Le trafic avoisinerait le million d’euros.
S uite au démantèlement par les gendarmes et le groupe d’intervention régional (GIR) d’un vaste trafic de chiots, visiblement effectif depuis trois ans, (lire Courrier pica rd de mercredi et d’hier), six personnes
- sur les onze gardées â vue initiale ment - étaient déferrées hier devant le juge d’instruction du parquet d’Amiens en vue de leur mise en exa men.
Selon les cas, ils devront répondre de mauvais traitements à animaux, tromperie sur marchandise, faux et usage de faux, échanges intracom munautaires frauduleux ou encore exercice iliégal de la médecine vété rinaire.Autant d’infractions pour les quelles les auteurs encourent jus qu’à cinq ans de prison.

Plusieurs milliers de chiens
Deux acteurs présumés du trafic:
Stéphane Duverger, vétérinaire de Moreuil, et Philippe Lefebvre, pro priétaire de l’ABC du chien du domai ne de Maison-Blanche, à Méziè res-en-Santerre, ont été placés hier en’détention â la maison d’arrêt d’Amiens. Un mandat de dépôt était
également requis par le procureur Patrick Beau contre le responsable du chenil de Domart-sur-la-Luce, mais le juge n’a pas suivi, Il a donc été placé sous contrôle judiciaire comme les trois autres personnes déferrées hier.
«L’état des investigations confirme un mouvement d’affaires concernant
plusieurs milliers de chiens. Une bon ne partie de ces mouvements sont sus pects quant à l’origine des animaux, leurs conditions sanitaires d’importa tion et leur entretien avant la vente», résumait le procureur de la républi que.
Au cours de leurs perquisitions menées dans le Santerre, à Cayeux-
sur-mer et jusque dans le Pas-de- Calais et l’Aisne, les enquêteurs ont retrouvé «de grosses quantités de médicaments, de seringues, de vac tins. Certains médicaments étant d’ailleurs plutôt destinés aux bovins, ovins et équins ». Dénonçant une « ambiance très mercantile », le procu reur estime que ce trafic avoisine le million d’euros de chiffre d’affaires.
«Les chiots provenaient de Tché quie, de Slovaquie, de Belgique ou de Hollande, mais les acheteurs finaux n ‘étaient pas informés de leur prove nance ». Les auteurs avaient certaine ment deux correspondants princi paux en Belgique et Hollande pour leur fournir ces chiots sevrés trop tôt et mal soignés. Ils étaient ensuite revendus dans quatre animaleries en Picardie. «Les vendeurs annoncent des marges de coefficient 2. Mais cela peut être plus », entrevoyait M. Beau. Soucieux de leurs profits, ces éle veurs ont relégué au second plan « un système porteur de dangers sani taires », selon le procureur.
Pour l’instant, une dizaine de plaintes ont été enregistrées par les enquêteurs. Mais les victimes sont assurément plus nombreuses.
DELPHINE RICHARD
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